Sur les 11 millions d’aidants familiaux en France, une frange d’entre eux passe presque inaperçue. Il s’agit des jeunes aidants, collégiens, lycéens, universitaires, qui soutiennent un proche.
21/12/2022
Selon une étude réalisée par BVA, sur 11 millions d’aidants familiaux en France, 8 % d’entre eux, voire plus, sont âgés de moins de 25 ans. Autrement dit, il s’agit de collégiens, de lycéens, d’universitaires ou de jeunes actifs, qui apportent une assistance au quotidien à un proche en perte d’autonomie, qu’elle soit liée à l’âge, à la maladie ou à un accident. Si le rôle des parents est traditionnellement de soutenir et d’accompagner leurs enfants, il arrive que les rôles s’inversent. Un phénomène tabou et pourtant non négligeable, à en croire le premier colloque français sur les jeunes aidants qui s’est tenu à Paris en 2019.
Selon l’enquête Ipsos/Novartis/JADE, cette aide est destinée dans la majorité des cas à la mère (52 % des cas), vient ensuite un frère ou une sœur (15 %)et enfin une grand-mère (14 %). Enfin, le temps alloué à cette aide est assez considérable : 1 heure pour 73 % des jeunes aidants à plus de 2heures quotidiennement pour 36 % d’entre eux. Et encore davantage le week-end.
Cette assistance apportée par les jeunes aidants porte sur diverses tâches :
· La gestion du domicile : ménage, courses, préparation des repas, vaisselle.
· Un soutien psychologique : il s’agit d’écouter, de rassurer et de soutenir le proche aidé.
· Des soins : la toilette, les soins médicaux, l’habillage et le déshabillage.
· Une aide dans les démarches administratives et la gestion du budget.
· La prise en charge de la fratrie : aller chercher les plus petits à l’école, assurer leurs devoirs et leur bain, leurs repas.
· Une aide aux déplacements : accompagner la personne à ses rendez-vous.
· Une aide financière : il arrive que les jeunes fassent de petits boulots pour aider financièrement le proche.
Ce soutien des jeunes à leur proche est gratifiant pour eux, mais a aussi un coût.
Pour les jeunes aidants, soutenir un proche en perte d’autonomie est gratifiant :
· Ils acquièrent des compétences organisationnelles (gestion des rendez-vous, de l’emploi du temps, des diverses taches) et aussi techniques (manipulation d’un fauteuil roulant, d’un lit médicalisé, etc.).
· Ils se sentent utiles, sont fiers de venir en aide à leur proche.
· Ils gagnent en maturité par rapport aux jeunes de leur âge, apprennent tôt à endosser des responsabilités, à effectuer les démarches administratives et à gérer un budget.
· Ils développent une relation privilégiée avec le proche aidé, basée sur l’empathie et la confiance mutuelle.
Mais cette implication des jeunesaidants n’est pas sans risque :
· Fatigue physique liée au cumul des études etdu soutien au proche, charge mentale trop forte.
· Vie sociale tronquée : le jeune nedispose plus d’assez de temps pour lui-même, pour voir ses amis.
· Une scolarité impactée : temps pris surles devoirs ; retards, absences, voire déscolarisation pour rester auprèsdu proche.
Il est donc important que ces jeunesaidants soient accompagnés et informés des droits etaides financières auxquels ils peuvent prétendre.
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