La rémunération des aidants familiaux en France est un sujet de grande importance, car de nombreux aidants consacrent une part significative de leur temps à soutenir un proche en perte d’autonomie ou en situation de handicap.
Cependant, cette activité n’est pas toujours rémunérée directement.
Voici un aperçu des principales aides et rémunérations auxquelles les aidants familiaux peuvent prétendre.
1. Prestation de Compensation du Handicap (PCH)
La PCH est une aide financière versée par le département pour couvrir les dépenses liées au handicap d’un proche. Elle peut être utilisée pour rémunérer un aidant familial si celui-ci répond à certains critères.
- Conditions pour l’aidant familial :
- Être un membre de la famille (parent, enfant, frère, sœur, etc.) ou un proche aidant qui vit ou non sous le même toit que la personne aidée.
- Aider régulièrement dans les tâches essentielles de la vie quotidienne (se laver, s’habiller, manger, se déplacer, etc.).
- Montant de la rémunération :
- Si l’aidant familial est membre du foyer de la personne aidée, il peut être rémunéré à hauteur de 4,27 € par heure.
- Si l’aidant familial n’habite pas dans le même foyer que la personne aidée, la rémunération est de 6,42 € par heure.
- Le nombre d’heures rémunérées dépend de l’évaluation des besoins de la personne aidée, réalisée par l’équipe médico-sociale.
2. Allocation Journalière du Proche Aidant (AJPA)
L'Allocation Journalière du Proche Aidant (AJPA) est une allocation qui permet aux aidants de recevoir une compensation financière pendant un congé de proche aidant.
- Conditions d’éligibilité :
- Être en congé de proche aidant, donc avoir suspendu ou réduit son activité professionnelle pour s’occuper d’un proche en situation de dépendance ou de handicap.
- Montant de l'AJPA :
- En 2023, l'AJPA s’élève à 58,59 € par jour.
- L’AJPA peut être versée pour un maximum de 66 jours par proche aidé au cours de la carrière de l’aidant.
- Cette allocation est versée par la Caisse d'Allocations Familiales (CAF) ou la MSA.
3. Complément de l’Allocation d'Éducation de l'Enfant Handicapé (AEEH)
Pour les parents aidants d'un enfant en situation de handicap, il existe un complément à l’AEEH, versé par la CAF, qui peut inclure une compensation financière pour le temps consacré à l’aide de l’enfant.
- Conditions d’éligibilité :
- L’enfant doit présenter un taux d’incapacité d’au moins 50 %.
- Le parent doit être impliqué dans l'accompagnement de l'enfant (tâches quotidiennes ou soutien particulier).
- Montant :
- Il varie en fonction du niveau de handicap et des besoins de l’enfant, mais peut aller de quelques centaines à plus de 1 000 € par mois, selon le niveau de la charge de soins.
- Il peut inclure une compensation pour la réduction ou la cessation d’activité professionnelle du parent aidant.
4. Rémunération via le CESU (Chèque Emploi Service Universel)
Les personnes en situation de dépendance ou leurs proches peuvent utiliser le CESU pour rémunérer un aidant familial, notamment dans le cadre de l'emploi direct.
- Modalités :
- L'aidant peut être employé par la personne aidée ou par un proche, et être rémunéré de manière déclarée via le CESU.
- Cela permet à l'aidant de cotiser pour sa retraite et d'accéder à certains droits sociaux (assurance chômage, etc.).
- Rémunération :
- Le montant est fixé par accord entre l’aidant et l’employeur (la personne aidée ou son représentant), mais il doit respecter le salaire minimum en vigueur.
5. Allocation Personnalisée d'Autonomie (APA)
L'APA est une aide destinée aux personnes âgées dépendantes de plus de 60 ans, versée par le conseil départemental. Bien qu’elle ne soit pas spécifiquement destinée à rémunérer un aidant familial, elle peut être utilisée pour financer une assistance.
- Utilisation de l’APA :
- L’APA peut servir à payer des services à domicile ou à rémunérer un aidant familial, sous certaines conditions, notamment si l’aidant est une personne non retraitée et ne fait pas partie du ménage de la personne aidée.
- Le montant de l'APA dépend du GIR (niveau de perte d’autonomie) de la personne aidée et de ses ressources.
6. Régime de retraite des aidants
Depuis 2015, les aidants familiaux peuvent bénéficier de droits à la retraite sous certaines conditions.
- Cotisations à la retraite :
- Les périodes d’aide à un proche peuvent être prises en compte pour la validation de trimestres de retraite, notamment si l’aidant est indemnisé via la PCH ou l’AEEH.
- Il est possible de valider des trimestres même sans avoir cotisé, sous certaines conditions d’aide à un proche lourdement handicapé ou dépendant.
7. Aide financière de la MDPH
La Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) peut orienter vers des aides spécifiques, notamment dans le cadre de la PCH ou des dispositifs locaux de soutien aux aidants.
En résumé :
La rémunération des aidants familiaux repose principalement sur des dispositifs d’aides comme la PCH, l’AJPA, l’AEEH, ou encore des dispositifs d’emplois comme le CESU. Ces aides permettent de compenser partiellement la perte de revenu ou le temps consacré à l’accompagnement d’un proche en difficulté. Cependant, toutes ces aides dépendent de critères spécifiques et nécessitent souvent des démarches administratives importantes pour être mises en place.